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Rouliroula

Les bons plans roller en Belgique et ailleurs...

Raid Bruxelles - La côte aller-retour 2009

Portés par l'exploit des Belgium Roller Raiders qui le mois précédent reliaient Liège à La Panne, cinq fadas, 2 cyclos et 3 rollos, tentent l'aller-retour Bruxelles - Nieuwpoort-aan-Zee le 26 septembre 2009. Mazette, quelle aventure !

Mowglish

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Et bien ! Nous voulions des kilomètres et de l’aventure, nous avons été comblés

Il est 05H45 samedi lorsque nous nous retrouvons dans la joie à Bruxelles midi. La tension est palpable. La motivation suinte de partout. Après une longue discussion sur les vêtements que nous nous accorderons à (em)porter Cous, Kayakiste, Bo, Xav, Harry, Benoit et moi nous élançons vers l’arrivée de la première étape à Gent. Lilou assurera avec une efficacité certaine l’intendance jusqu’au bout.

26Km plus tard, après une petite traversée encore nocturne, et rafraîchissante de la campagne qui relie la sortie de Bruxelles à Alost, nous nous livrons à un premier “mini-break” pour en grignoter un et discuter de nos sensations. Elles sont bonnes mais déjà la crainte du retour est le sujet de conversation. Les débris végétaux sont nombreux et dans le noir complet pourront s’avérer particulièrement dangereux. A cette heure, seuls quelques pêcheurs et les canards sont déjà éveillés. Cous leur lance un bout de nourriture provoquant un mini tsunami dans l’eau, la frénésie des volatiles et le courroux des sportifs à la ligne. On se barre vite fait. Sacré comique ce Cous.

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Avec une bonne demi heure de retard (celle du départ) nous arrivons à Gent. Hilde et son sourire nous y attendent. Elle intègre timidement le groupe mais s’y sent instantanément à l’aise. Deux cafés et autant de petits pains au chocolat plus tard, nous reprenons la route sous le soleil et le ciel bleu.

Deux bonnes heures et une micro-pause plus loin Brugge nous ouvre son centre.

La terrasse où un spaghetti aurait dû nous restaurer ne sert plus. Qu’à cela ne tienne, Lilou nous en trouve une autre en un claquement de doigts. Les commandes mettent le temps à arriver et la pause est plus longue que nécessaire mais l’ambiance est excellente. Estomacs et Camelbak bien tendus, nous lui donnons rendez-vous à Nieuwpoort pour l’arrivée de la première moitié.

18H00. La mer ! Le bonheur et l’enchantement sont réels. Kayakiste qui en est à son coup d’essai fait plaisir à voir. Lui aussi il l’a fait.

La pause ne doit pas être trop longue si nous voulons souper à Brugge où Lilou nous a réservé un “ptit resto sans chichi”.

Avant de redémarrer, Lilou prend la photo du départ de la seconde partie avec la mer en fond.

Un homme et sa femme nous interpellent en nous demandant si c’était nous qui étions passé à la télé le mois passé pour le raid Liège - La Panne. Ca nous a gonflé de fierté et les sourires sur le cliché ne sont pas feints.

Bo et moi dans nos patins, Harry sur son Dahon et Benoit callé dans son trike nous élançons ensuite vers l’inconnu et l’inédit: le retour vers Bruxelles après l’aller.

Une heure plus tard, le soleil est déjà couché. Nous sommes content de supporter la fraîcheur grâce à nos splendides tenues techniques Rouliroula. Je me dis que j’ai bien fait de recommander certaines pièces (ça c’est fait).

La faim qui nous tenaille augmente progressivement notre vitesse et c’est assez rapidement que nous atteignons une seconde fois Brugge. Pendant que Lilou négocie une table en terrasse, Bo et moi rejoignons l’auto pour charger d’Hidrixir nos Camelbaks et enfiler des vêtements assurément plus frais que nos visages marqués.

Son coup de fil nous préviens que finalement nous mangerons au chaud “à l’intérieur”. Super ! Tu parles.

Notre entrée dans la salle bondée provoqua un certain effroi. Nos mines décrépies et notre dégaine de Mad Max sur roulettes n’échappent à aucun regard. En fait, le resto qui au demeurant très accueillant est de ceux qui possèdent une armoire à cravates à prêter aux clients qui auraient oublié la leur. J’exagère à peine. Je me suis empressé de glisser les pieds sous la table d’ Harry et Benoit et de me faire tout petit tout mini pour passer inaperçu mais c’était déjà foutu.

Les spaghettis furent ingérés tout rond. La chaleur et l’ambiance feutrée engourdissant progressivement nos corps et volontés, nous décidons de ne pas trop traîner et de priver les clients de leur sujet de conversation du moment.

Lilou règle avec sa Visa pour tout le monde pendant que je me lève péniblement sur mes 100mm pour me diriger vers la sortie. Dans mon empressement à quitter tout ce cirque, je ne remarque pas la petite marche de la sortie et dans un fracas innommable je rattrape aux buissons de la terrasse en bois. Comme pour me prouver que j’étais observé de près, la réaction de la salle est instantanée. Les fous rire éclatent et les applaudissements sont à l’unisson. Je me retourne, salue mon public et me soustrais comme une anguille à leur vue. Il doit faire 5°C, je n’ai pas dormi depuis 24H, je porte un short moulé et je n’ai même pas froid !

Il est passé 23H00 quand nous repartons avec Gent pour objectif. La nuit est d’encre et le brouillard le long des voies vertes est très épais. Les bancs sont plus longs qu’à l’aller et nos super Petzl Myo RXP ne nous sont d’aucune utilité face au mur blanc et glacial composé de myriades de fines petites gouttelettes.

La vitesse moyenne chute inexorablement et la crainte de la chute nous pénètre jusqu’au plus profond des fibres. Les vestes hiver Rouliroula sont cependant irréprochables.

Après deux bonnes heures de ce cauchemar sans nom, Bo jette l’éponge à Aalter (entre Brugge et Gent). Le masque sur son visage trahit une fatigue profonde et son intelligence dicte la sagesse. La RP de l’avant-veille n’était pas une bonne idée… Deux trois mots d’explication sur son Garmin plus tard, Harry, Benoit et moi retournons au charbon. Le moral n’est pas bon, les petites douleurs obsédantes et la route encore longue mais mieux vaut ne pas trop réfléchir et patiner en silence. Les rares moment où le brouillard entrouvre une fenêtre, la vitesse augmente mais de manière éphémère…

La banlieue éclairée de Gent arrive enfin pour nous destresser et l’arrêt à la gare où nous retrouvons les ronflements de Bo et l’accueil maternel de Lilou regonflent mon moral. Harry enlève les gants et replie le Dahon. Son regard perdu me prend les tripes. Porter un slip avec un cuissard cycliste n’était pas une bonne idée…

Il ne faut plus traîner. Nos organismes ne sont plus capables de réguler la température et le seul moyen de ne pas grelotter est de bouger. Les 60Km restant vont nous en donner l’occasion…

Les conditions empirent. Nous entrons dans les heures les plus froides de la nuit et le reste du trajet est majoritairement sur ces cauchemardesques, obscures et brumeuses voies vertes. Autant j’ai adoré y circuler de nuit au mois d’août dernier, autant j’ai exécré le faire en ce début d’automne. Il faut mordre sur nos chiques. Rejoindre Alost devrait booster nos volontés…

Plus de deux heures, où ma seule vision est la roue arrière du trike de Benoît, passent. Je me dis que sans lui, j’aurai déjà arrêté depuis longtemps quand les appels de phares de Lilou nous annoncent la dernière pause à Alost.

Juste le temps de remplir mon Camelbak et de nous rendre compte qu’il ne reste que 26Km, et c’est reparti pour la dernière ligne droite en site propre.

Réaliser avec Benoît que finalement, nous allons y arriver agit comme un peu comme un anesthésiant et les dernières côtes avant l’arrivée sur Basilix deux heures plus tard sont avalées sans souci.

Les félicitations sincères et chaleureuses de Vlega, Lilou, Bo, Harry et évidemment Benoît sont une véritable délivrance.

Ça peut sembler banal et creux, mais c’est pourtant l’absolue vérité: sans eux, il aurait été impossible d’y arriver.

Aujourd’hui, je suis heureux et fier de ce que j’ai pu faire grâce à leur soutien: rejoindre la mer à partir de Bruxelles en roller et revenir en 24H.

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